Dans le cadre des projets DIRECCT et AU-EU D4D hub, deux programmes financés par l’UE qui appuient la transformation numérique centrée sur l’humain en Afrique, deux jours d’atelier ont eu lieu à Abidjan pour appuyer le développement du e-learning en Afrique de l’Ouest et mettre en place un vaste réseau de partage.

 Une réunion ministérielle

Piloté par l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), l’atelier a réuni 7 pays de l’UEMOA donc 5 ministres de l’enseignement supérieur, des représentants de la Guinée, de nombreux recteurs d’universités ainsi que des acteurs impliqués dans le développement du e-learning dans la région ont pris par aux échanges : WACREN, l’Agence française de développement, l’agence belge de coopération Enabel, l’organisme européen UA-UE D4D Hub et les programmes ADC, Wehubit et DIRECCT.

L’émergence d’un réseau d’échanges ouest-africain sur le e-learning

L’enjeu : susciter l’émergence d’un réseau d’échanges e-learning entre les pays d’Afrique de l’Ouest, et plus particulièrement la production et le partage des cours en ligne, leur accès libre, les formations communes d’enseignants, les collaborations institutionnelles entre universités virtuelles… Cette mise en commun des compétences, des outils et des connaissances bénéficiera aux étudiants en premier lieu car la très grande majorité d’entre eux n’ont aujourd’hui pas accès à des cours en ligne.

L’Afrique de l’Ouest est l’une des toutes premières régions francophones à lancer une telle initiative. Elle est initiée et soutenue par l’Agence Universitaire de la Francophonie. « Cette initiative s’inscrit dans le socle de valeurs communes partagées par l’UE et l’Union africaine. Dans ce cadre, le droit à l’éducation pour tout citoyen fait partie des droits humains, véritable colonne vertébrale de l’action extérieure de l’Union européenne » a déclaré le chef de la coopération de l’Union européenne, Massimo Scalorbi, à l’ouverture de l’atelier.

Une réponse numérique aux défis de l’enseignement supérieur

L’enseignement supérieur en Afrique de l’Ouest fait face à de nombreux défis ; ainsi les centres d’études en présentiel sont difficiles d’accès pour les étudiants, tant en terme de transports que de places disponibles.  Chaque année, nous avons environ 55 000 nouveaux bacheliers, cela signifie aujourd’hui que, pour 4 étudiants qui arrivent en enseignement supérieur, nous n’avons qu’une seule place » a indiqué le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche du Togo, S.E. Ihou Majesté N. WATEBA.

L’enseignement en ligne apparaît comme l’une des réponses possibles car il permet d’ouvrir un accès plus large à l’enseignement supérieur. Au cours de l’atelier, de nombreuses pistes sont évoquées pour améliorer la connectivité, particulièrement avec WACREN qui déjà apporté des solutions de qualité à plusieurs universités africaines. La formation des enseignants est une des clés de réussite du développement des cours en ligne, leur qualité est un des gages d’appropriation par les étudiants.

Le projet ADC – Africa Digital Campus – mis en œuvre par l’AUF travaille actuellement sur cette composante du e-learning. Au cours de l’atelier, une étude sur les différents modèles économiques a également été présentée et discutée. La pérennité de l’enseignement en ligne dépend de sa viabilité économique, plusieurs modes de financement existent et doivent être étudiés dès la conception des systèmes virtuels.

Les chantiers sont importants et stratégiques ; pour les ministères, il est indispensable de les mettre en œuvre de manière prioritaire. M. Le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique de Côte d’Ivoire, Adama Diawara a sollicité l’engagement de ses pairs : « Il faut mettre à profit les opportunités que le numérique nous offre pour apporter des réponses aux défis majeurs de l’éducation. L’intégration des TIC dans les pratiques académiques apparait comme une solution viable et crédible. »

Des engagements pour concrétiser les collaborations

L’engagement des parties s’est matérialisé à travers des recommandations décrites dans le communiqué de presse final (consultable ici), lesquelles déclinent les actions à mettre en œuvre dans chaque pays, tels que le renforcement du capital humain, l’amélioration des infrastructures et des formations ; et par des actions régionales visant principalement à faciliter les synergies entre les pays sur les actions, les moyens et les cadres législatifs.

En clôture de l’atelier, la directrice régionale de l’AUF, Madame Ouidad TEBBAA, a indiqué : « Notre objectif est de mettre en place un cadre de dialogue avec la création de réseau d’échanges et de partage d’expériences pour renforcer et à éclairer la prise de décision. In fine, il s’agit de mutualiser les ressources pour être plus efficace. »