La formule « Ne laisser personne de côté » a le vent en poupe, mais lorsqu’il s’agit de la mettre en pratique, c’est Vanuatu qui montre l’exemple, avec la création d’une base de données pour les personnes en situation de handicap. Les données démographiques sur le sujet sont rares, voire inexistantes, ce qui empêche une prise de décision éclairée.

Aux fins de la création d’une base de données sur le handicap, le ministère de la Santé de Vanuatu bénéficie d’un soutien de la Communauté du Pacifique (CPS) et d’un financement dans le cadre du projet « Supporting the Pacific Close the Digital Divides in Response to COVID-19 », qui fait partie du programme « Digital Response Connecting Citizens #DIRECCT » financé par l’Union européenne dans le Pacifique. Le travail s’effectue en partenariat avec le pôle handicap, hébergé par le ministère de la Justice et des Services communautaires, ainsi qu’avec les ministères de l’Éducation, de l’Intérieur, de la Jeunesse et des Sports, le Bureau de la statistique, le Bureau du Chef de Service de l’Information, le Département de la planification stratégique et de la coordination de l’aide, la « Vanuatu Society for people with disability (VSPD) », le programme « Vanuatu skills partnership » ainsi qu’avec d’autres partenaires.

Mme Ginette Morris, chargée des questions de handicap et d’action sociale au pôle handicap du ministère de la Justice et des Services communautaires de Vanuatu, a expliqué que la politique quinquennale actuelle visait huit domaines prioritaires, dont la création de données sur le handicap. « Ce projet est important, car le système de base de données sera utile pour Vanuatu. Il permettra d’influencer la prise de décisions. »

Le Conseil des ministres a présenté un document de travail aux participants du premier Sommet sur la planification nationale organisé par le Gouvernement de Vanuatu. Parmi les principales recommandations, on compte l’approbation de la mise en œuvre d’un système national concernant les personnes en situation de handicap, l’examen d’un code national de la construction tenant compte de la question du handicap d’ici 2030, la validation de l’initiative visant à appuyer la discrimination positive au sein des pouvoirs publics, permettant ainsi à la commission de la fonction publique ou à des projets menés par le Gouvernement d’attribuer au moins 1 % des postes à des personnes en situation de handicap, l’élaboration d’un cadre juridique ainsi que de la politique nationale sur les droits de la personne visant à institutionnaliser les droits de la personne au sein du ministère de la Justice et des Services communautaires et de veiller à ce que cette division se retrouve dans chacune des six provinces.

Mme Rachel Takoar, Directrice du système d’information sanitaire au ministère de la Santé de Vanuatu a indiqué : « Ce projet va permettre aux personnes en situation de handicap d’être reconnues dans leurs communautés. Cette initiative faisait déjà partie de la stratégie de notre secteur de la santé, mais il y avait des écarts à combler et la CPS, qui coordonne ce projet, a permis de rassembler les parties prenantes ».

Mme Cécile Depuille, coordonnatrice de projet à la CPS (réponse à la COVID-19), a fait remarquer que ce projet avait été bien accueilli par toutes les parties prenantes et qu’il était encourageant de voir le Gouvernement présenter ses recommandations. Et d’ajouter : « dans le cadre de l’initiative nationale visant à adopter un système national pour les personnes en situation de handicap, la CPS, grâce à un soutien financier de l’AFD, appuiera l’élaboration d’un système de registre médical du handicap, facilitant ainsi le processus d’enregistrement d’une personne grâce à un numéro d’identification unique. Ce système permettra également d’établir des diagnostics, de documenter les cas et de certifier le diagnostic clinique d’un patient à l’aide de la Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé de l’Organisation mondiale de la Santé utilisée conjointement avec le questionnaire du Groupe de Washington ».

Le Département de politique stratégique, planification et coordination de l’aide, associé au pôle handicap, a largement contribué à la création de cette base de données sur le handicap.

Paul Nalau de ce Département du Bureau du Premier ministre a déclaré : « Nous travaillons main dans la main avec le pôle handicap, la CPS, le ministère de la Justice, de l’Éducation et de la Santé ainsi que le Bureau du Premier ministre. Nous voulons être à même de répondre aux besoins des personnes et des enfants en situation de handicap, mais, en raison du manque de données, il devient difficile de prendre des décisions, que ce soit dans le domaine des sports, de la santé ou de l’éducation. Nous nous engageons à travailler ensemble à la création de cette base de données afin de ne laisser personne de côté ».

Il est prévu que cette base de données soit prête d’ici la fin 2023.

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