Le fossé entre femmes et hommes reste un obstacle majeur pour parvenir à une transformation numérique inclusive, selon Paola Cervo, coordinatrice du projet Digital for Development (D4D) Hub Union africaine-Union européenne (UA-UE). « Réduire la fracture numérique entre les sexes est un défi partagé en Afrique et en Europe », dit-elle.
À titre d’illustration, le secteur du numérique en Afrique est en plein essor. Toutefois, malgré les avancées notables, les femmes africaines ne semblent pas bénéficier de ces développements sur un pied d’égalité. Un des derniers rapports d’Afrobarometer tire la sonnette d’alarme : l’écart entre les sexes pourrait, en fait, s’élargir. Une enquête menée dans 34 pays africains montre que les femmes sont moins susceptibles que les hommes d’utiliser un téléphone portable tous les jours, d’avoir des téléphones avec accès à Internet, de posséder des ordinateurs, d’accéder régulièrement à Internet, ou de suivre les nouvelles à travers Internet ou les médias sociaux.Le cadre en Europe n’est pas plus prometteur, explique Paola. Selon un rapportde la commission des droits des femmes et de l’égalité des genres du Parlement européen, les femmes ne représentent que 17 % de l’ensemble des étudiants en TIC dans l’Union européenne. On en fait remonter la cause aux stéréotypes sexistes qui influencent fortement les choix des matières et déterminent que moins de 3% des adolescentes européennes manifestent un intérêt pour travailler dans le domaine des TIC.Dans cet entretien, Paola explore les causes sous-jacentes du fossé numérique entre les sexes, les solutions possibles, et la contribution du D4D Hub UA-UE à ce défi.