Pour accompagner les Petites et Moyennes Entreprises (PME) dans le processus de digitalisation, le projet ACP-DIGI, mis en œuvre par Expertise France au sein du programme DIRECCT, s’appuie sur les Chambres de Commerce et d’Industrie du Bénin, de Côte d’Ivoire du Ghana et du Togo pour renforcer la capacité des petites et moyennes entreprises à résister au COVID, puis aux crises.

Les PME représentent environ 90% du tissu entrepreneurial et entre 50% et 70% de l’emploi en Afrique de l’Ouest. C’est pourquoi, ce projet a sélectionné 800 PME et a permis de former 3 500 personnes, dont 50% sont des femmes.

« Donner le meilleur aux entreprises »

Pour soutenir la compétitivité et la maturité digitale de leurs petites entreprises, formelles ou informelles, les Chambres de Commerce ont mené des formations, dans les capitales et en région, à destination des entrepreneurs. L’objectif de ces formations :

« Accompagner les entreprises dans le processus de digitalisation pour apporter un plus à l’économie par le biais d’une stratégie digitale du secteur privé afin de suivre et donner le meilleur à ces entreprises » Le directeur de l’assistance aux entreprises de la CCI du Togo, Yawo Seyenam Kavege

Pendant 20 mois, les Chambres de Commerce ont suivi un processus d’étude pour (1) identifier les besoins des entrepreneurs, (2) la production d’outils adaptés à leurs besoins. Actuellement, les entrepreneurs sont dans la phase de formation (3). Ces formations personnalisées permettent de répondre aux besoins réels des entreprises membres :

— Améliorer les compétences numériques des dirigeants et des employés
— Développer une stratégie digitale, notamment en optimisant la présence de son entreprise sur les réseaux sociaux
— Adopter les technologies du e-commerce pour exporter les ventes
— Gagner en efficacité, légitimité et transparence
— Sensibiliser aux problématiques du genre et du climat

« Assurer la connectivité et compétitivité sur le marché »

A l’issue de la phase d’identification, plusieurs types de besoins et problématiques ont émergé.

Le projet Tinga au Togo s’est concentré sur la transmission de compétences numériques en assurant une appropriation à moyen terme de celles-ci. En fonction des besoins de chaque des entreprises du programme, les formateurs ont installé les logiciels nécessaires : comptabilité, marketing, e-commerce ou encore gestion du personnel. Ensuite, les formateurs ont initié les entreprises à ces logiciels. Chaque formateur s’occupe de cinq entreprises. Au total, une cinquantaine d’entreprises ont été formées aux outils numériques. A terme, former ces entreprises à la digitalisation a pour objectif de dynamiser 3 enjeux majeurs au Togo : la pauvreté, l’emploi et le développement d’infrastructures numériques.

En Côte d’Ivoire, le projet I-Djaouli a permis de créer des pôles digitaux pour permettre aux entreprises bénéficiaires de se réunir et de mutualiser leurs stratégies sur un écosystème digital. Par l’acquisition de nouveaux outils de digitalisation, les bénéficiaires peuvent s’ouvrir au marché national, régional et international. Ce service numérique constitue alors une véritable stratégie de résilience aux crises futures. La cheffe du projet, Adja Salimata Sanogo revient sur les bénéfices tirés du développement de ces synergies :

« Nous constatons les impacts de nos interventions sur le terrain car nous avons pris soin de tenir compte des besoins des bénéficiaires du programme, qui se sont eux impliqués dans les formations et ont appris de nouveaux outils digitaux. Ce dispositif nous a permis de créer un pôle digital pour que les bénéficiaires se réunissent, discutent et éventuellement, parlent de l’avenir sur l’écosystème digital »

Le marketing et la distribution des produits est également au cœur du travail de la Chambre de commerce et d’industrie du Ghana : aujourd’hui, le projet de digitalisation s’étend dans différentes régions et aide près de 800 entreprises. Parmi elles, 40% sont désormais aptes à vendre leurs produits en ligne via des pages sur les réseaux sociaux et plateformes d’e-commerce.

Au Bénin, les six régions économiques bénéficient du projet E-Tchité. En septembre 2023, 1 000 entreprises béninoises devraient participer à ce projet. Elles seront formées sur le marketing digital, qui leur délivre les compétences-clé pour vendre et distribuer leur production via les outils numériques, et sur la gestion informatisée de leur entreprise – ici, le digital rejoint la formalisation des petites entreprises.

Enfin, dans le cadre du projet DIRECCT, les Chambres de Commerce se sont retrouvées à Paris pour les ateliers de capitalisation d’octobre 2022 afin de mutualiser leurs dynamiques, partager leurs idées et renforcer leurs synergies. Elles se sont également réunies le 1er décembre 2022 autour d’une formation relative au suivi et à l’évaluation d’impact afin d’évaluer le nombre de PMEs initiées et ayant adoptées les solutions numériques. In fine :

« Ce projet est une réponse réelle face à une préoccupation née d’une situation exogène à l’ensemble de nos pays, et singulièrement aux dirigeants d’entreprise. Les études ont révélé que les entreprises engagées dans la numérisation ont davantage résisté aux effets de la pandémie. Donc, ce projet permet de sensibiliser les PME à s’engager dans le processus de digitalisation » Le point focal du projet E-Tchité, Camarou Bello