Dans le cadre du projet ACP DIGI, Expertise France a organisé les 13 et 14 juin 2023 un atelier à Abidjan pour renforcer les capacités des Organisations de soutien aux Entreprises (notamment les Chambres de commerce et d’industrie – CCI) en matière de commerce en ligne. Ce projet, qui a pour objectif d’accompagner la digitalisation des micros, petites et moyennes entreprises au Ghana, en Côte d’Ivoire, au Togo, au Bénin et dans 15 pays des Caraïbes, travaille étroitement avec les CCI en Afrique de l’Ouest et la Caribbean Export Agency aux Caraïbes.

L’objectif de l’atelier est d’outiller les faîtières d’entreprises, partenaires de mise en œuvre du programme, avec des connaissances de base sur le commerce en ligne et un portefeuille d’outils de formation et de soutien aux entreprises pour leur permettre de développer leurs activités et commercialiser leurs produits en ligne. La thématique du commerce en ligne (« e-commerce ») constitue en effet un des enjeux principaux pour la digitalisation de petites entreprises ; mieux outillée, elles seront ainsi plus résilientes face aux crises.

Renforcer les capacités des faîtières d’entreprises

Pendant deux jours, ces ateliers ont permis d’aborder les différents aspects de la transition numérique avec les représentants des chambres de commerce. L’expert en transformation numérique, Sven Callebaut, a réaffirmé les enjeux de ce moment : « Comprendre vos besoins, vos intérêts et vos défis afin de pouvoir y répondre, apporter un début de solution ou commencer un dialogue avec vous de sorte à ce que lorsque vous rentriez dans vos pays et bureaux respectifs, vous ayez appris quelque chose ».

Au cours de ces différents modules, les chambres de commerce ont acquis différents outils qu’elles pourront à leur tour proposer aux entrepreneurs membres de leur réseau. Plusieurs ateliers ont ainsi été organisés afin de renforcer les capacités des faîtières d’entreprises sur ces aspects. Ces sessions étaient suivies de questions / réponses afin de permettre aux faîtières de s’approprier les connaissances ainsi acquises.

Transferts de compétences

En effet la logique d’action de cet atelier est d’outiller les chambres de commerce afin qu’elles soient en mesure de diffuser ensuite ces savoir-faire auprès des entreprises membres. Ainsi, Job Diao, représentant la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin, a constaté : « nous avons compris qu’aujourd’hui, les entreprises ont besoin d’être présente sur les plateformes de commerce en ligne. Depuis 2020, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin a mis en place une plateforme pour que les entreprises disposent d’une boutique en ligne et puissent promouvoir leurs produits en ligne ».

Et en effet, les chambres de commerce ont une idée assez claire de leur rôle et de leur mission en matière de digitalisation : « Le rôle de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo ? Mettre à disposition les informations, accompagner les entreprises dans leurs formations, appuyer l’installation d’outils et la mise en place de plateformes digitales » a signalé le représentant de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo, Yawo Seyenam Kavege.

En définitive, l’objectif de cet atelier était de « démystifier le concept de technologie pour le rendre accessible aux petites entreprises. Beaucoup connaissent ces outils, mais peu les utilisent de manière stratégique. Il faut les aider à enclencher une transformation digitale », a constaté le conseiller technique de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Ghana. Un pas vers l’autonomisation des chambres de commerce et la diffusion à long terme de savoir-faire en matière de digitalisation par les petites entreprises.

Quelles conclusions tirer des ateliers d’Abidjan ?

Aux termes des ateliers, un certain nombre d’enseignements clés ont été tirés.

1) En pleine expansion, le commerce électronique est un potentiel important pour les entreprises de toutes tailles. Toutefois, son développement dans la région se heurte à l’accès limité à internet et aux infrastructures.
2) Il est nécessaire de développer une vision stratégie, une feuille de route pour le commerce électronique. Cette feuille de route doit être soutenue par une stratégie de ressources humaines mais aussi une assistance réglementaire, technique et financière.
3) Il est crucial que les organisations de soutien aux entreprises fournissent des boîtes à outils aux entreprises, comprenant des guides pratiques voire des vidéos d’apprentissage en ligne, des animations, histoires visuelles…
4) Il faut développer davantage de partenariats avec les donateurs et les partenaires de développement…
5) tout en développant en parallèle une offre élevée de formations et programmes de sensibilisation (culture numérique, présence en ligne, commerce électronique, marketing numérique, réseaux sociaux, cybersécurité…).
6) Enfin, les participants ont exprimé leur intérêt pour développer les exercices de mise en réseau et d’apprentissage entre différents pays.